Installation borne de recharge dans une collectivité : conseils et devis

Les voitures électriques grignotent progressivement des parts du marché dans l’industrie automobile. D’ici 2025, le pays comptera près de 2,3 millions d’autos à watts selon le gestionnaire de réseau RTE. Pour faire face à ce nouveau phénomène, il devient impératif de développer le réseau de recharge en France. Dans les immeubles, les installations peuvent être individuelles ou collectives. Dans le premier cas, faire appel au droit à la prise sera alors de rigueur.

Le droit à la prise pour les propriétaires de véhicules électriques

À travers son Pacte vert, la Commission européenne envisage d’interdire définitivement la vente de véhicules thermiques à partir de 2035. L’idée est de faire de l’Europe, le premier continent « climatiquement neutre » en 2050. Mais, pour y arriver, encore faut-il que les voitures électriques gagnent de l’essor. La croissance de l’électromobilité est difficile, voire impossible, sans un solide réseau de recharge. Si les bornes publiques peinent à se développer, l’État compte sur les installations privées pour favoriser l’usage des VFE.

La pose de bornes de recharge dans les immeubles permet aux automobilistes de gagner en confort et en sérénité dans l’usage de leur auto électrique. Depuis le 1er janvier 2021 et l’entrée en vigueur du décret 2020-1720, les propriétaires de voitures électriques ou hybrides rechargeables vivant en copropriété ont la possibilité d’invoquer le droit à la prise. Avant cette date, le droit à la prise n’était valable que pour les copropriétaires disposant d’un parking clos et couvert, conformément à ce qui était stipulé par le décret n° 2014-1302 du 1er novembre 2014. Des limites ont été imposées. Le droit à la prise n’est possible que si la copropriété est dotée d’un dispositif de comptage et de facturation individuelle de consommation électrique. Cette limitation évite que les frais soient facturés à la copropriété. Le paiement de toutes les installations incombe uniquement au propriétaire.

Pour invoquer le droit à la prise, une lettre recommandée avec accusé de réception doit être adressée au syndic de copropriété. Plusieurs documents composeront le courrier à savoir les devis d’électriciens, le descriptif détaillé des travaux et une demande d’inscription à l’ordre du jour du projet à la prochaine assemblée générale. Le syndic ne peut pas opposer son refus au droit à la prise sauf si des solutions de recharge sont déjà disponibles dans l’immeuble, ou une autre recharge collective va bientôt être installée ou en cas d’impossibilité technique de réalisation des travaux.

Une installation collective en copropriété

La solution collective est une autre possibilité à retenir pour disposer d’une infrastructure de recharge pour véhicules électriques. Elle est avantageuse, car tous les frais sont partagés entre les différents copropriétaires, ce qui allège les dépenses. L’installation permet de bénéficier de plusieurs bornes de recharge qui répondent simultanément à différents besoins. La démarche est plus longue, mais elle est plus simple à assumer. La première étape du projet consiste à constituer un dossier reprenant toutes les caractéristiques de la copropriété et les besoins des copropriétaires. Créé par le syndic, ce document est utile à la préparation des devis. La mise en place des chiffrages financiers est du ressort des installateurs certifiés IRVE. Selon les particularités des travaux, plusieurs propositions d’architecture seront étudiées concernant le raccordement de l’installation de recharge. Une fois qu’un projet a été retenu, il sera présenté à tous les copropriétaires à l’occasion d’une assemblée générale. Un vote aura lieu après une discussion entre les différents protagonistes. Plusieurs éléments sont à prendre en considération concernant le projet : sa transparence, les contraintes des travaux, la facturation ou les conditions d’utilisation.

Installation d’une borne de recharge en copropriété : prix et devis

Le prix d’installation d’une borne de recharge en copropriété dépend de l’appareil. La puissance de celui-ci constitue un des principaux critères à prendre en compte. Plusieurs variantes sont disponibles : les stations en monophasé de 3,7 kW à 7,4 kW, et les stations en triphasé de 11 kW à 22 kW. Le choix de la bonne puissance permet de recharger le véhicule plus rapidement. Un modèle équipé d’une batterie de 50 kW gagne une charge complète en sept heures avec une borne de 7,4 kW et deux heures avec un modèle de 22 kW d’après les estimations d’EDF. En échange de cette rapidité, il faut s’attendre à payer plus cher et à envisager le changement de puissance du compteur. D’autres critères définissent également le prix d’une borne, les diverses fonctionnalités l’équipant. L’infrastructure peut proposer un système de réglage de puissance, des options d’accessibilité ou un lecteur de badge pour sécuriser l’utilisation. Les copropriétés ont comme autre option une borne double qui charge en simultané deux véhicules électriques. À part le coût de l’appareil proprement dit, le budget inclut le raccordement à l’installation électrique avec un câblage qui peut être coûteux en fonction de la puissance choisie. Les prix peuvent aussi augmenter en raison des petits travaux d’aménagement tels que le creusement de tranchées ou la fixation de la borne au sol ou au mur et les travaux de remise aux normes. Pour connaître avec exactitude le montant à mobiliser pour le projet, demander un devis est incontournable. Cette démarche doit s’effectuer uniquement auprès d’électriciens détenteurs du label IRVE. Obtenir plusieurs devis différents permettra une mise en concurrence et l’accès aux meilleurs tarifs.

Quelles aides pour installer des bornes de recharge en immeuble ?

Tout comme l’achat d’un véhicule électrique, l’installation d’une solution de recharge nécessite un budget relativement conséquent. Afin d’alléger la dépense, l’État a prévu des subventions à l’instar de la prime ADVENIR. Ce programme prend en charge 50% des frais de fourniture du matériel et d’installation dans la limite de 960 euros pour une borne individuelle privative, 1660 euros pour une borne partagée entre les occupants de l’immeuble et jusqu’à 8000 euros par copropriété pour les infrastructures collectives. De leur côté, les particuliers optant pour une borne privée découlant du droit à la prise peuvent solliciter un crédit d’impôt de 300 euros, dans la limite de 75% du coût du devis. L’autre avantage fiscal concerne le taux de TVA réduit à 5,5% au lieu de 20% correspondant au taux standard.